16 Mai 2019
Nous y voilà, c’est le grand jour. En ce 15 mai 2019, nous débutons notre conversion vers l’agriculture biologique. Un gros mot, celui de « conversion » : non, il ne s’agit pas de religion ! Mais pour nous l’aboutissement de réflexions, d’innombrables discussions animées à la ferme, de belles rencontres, et enfin de nombreuses formations, lectures... en s’inspirant notamment du travail épatant des paysans travaillant en permaculture. Début de la conversion aujourd’hui même, mais il faudra deux années pour que notre lait, fromages et glaces soient labellisées biologiques.
Et puis, le préfixe « BIO », en grec, signifie « VIE » !
Le petit Paol, 6 ans, demandait hier : « Mais, ça veut dire quoi, passer en bio ? ». Avec des mots simples : ne plus utiliser de produits chimiques, « produits phytosanitaires » (pour éliminer ce qui peut être embêtant et prendre trop de place dans les champs), d’engrais chimiques (pour faire pousser plus vite), considérer le bien-être des animaux comme une priorité…
Et Paol, encore de dire : « Mais vous en utilisiez alors, des produits chimiques » ? Oui, à toutes petites doses, quand cela s’avérait vraiment nécessaire.
Nous avons arrêté le labour il y a 20 ans, pour préserver la structure des sols, les garder plus vivants et laisser les microorganismes et bactéries faire leur travail, tout en luttant contre l’érosion. Nous implantons depuis presque 10 ans différents cultures sur une même parcelle, pour favoriser la biodiversité et donc le « biocontrôle ». Utilisons nos haies bocagères comme des alliées, et continuons d’en planter de nouveau. Le pendant négatif, jusqu’ici, était la lutte contre les plantes trop invasives… le labour est une solution, mais nous ne voulions pas y avoir recours. Ces dernières années, il y a eu de grandes évolutions en matière de mécanisation, et, bonne nouvelle, notre CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) vient de s’équiper de matériel qui pourra en surface biner et désherber.
A gauche, un champ de féverole et épeautre. A droite, des semences de tournesol, trèfles et haricot. Mai 2019.
Nos ancêtres cultivaient bio, à n’en pas douter. Pour finalement travailler de nouveau comme eux, mais sur des surfaces plus grandes, les agriculteurs s’engageant en bio se sont appuyés sur les recherches agronomiques, et ont poussé une évolution en terme de mécanisation.
Face au malaise agricole : évolution ou révolution ?
L'agriculture française est saluée dans le monde comme un modèle à suivre, sa production s'arrache à l'international, les français se précipitent cette semaine, et comme chaque année, au sa...
Une émission passionnante avec Marc Dufumier, agronome, qui explique parfaitement les défis et perspectives du monde agricole... à partager sans modération !
Pour nous comme pour beaucoup, le BIO est une philosophie. Cela ne s’arrête pas à ce que nous faisons dans les champs ! Depuis 20 ans, nous utilisons notre bois déchiqueté (issu des haies élaguées) pour nous chauffer, chauffer l’eau. Nous rationalisons au quotidien notre consommation d’énergies, d’eau, et nos trajets. Nous sommes engagés pour une partie de notre production en circuit court – pour les glaces et fromages. Nous travaillons au maximum avec nos collègues producteurs locaux. Tout en plaçant l’humain au cœur de notre démarche, en accueillant à la ferme (vente directe) et aussi en transmettant à des groupes de visiteurs, scolaires, stagiaires.
Un métier « passion », qui, nous l’espérons, verra les générations à venir s’y épanouir, tout en vivant décemment du fruit de leur labeur. Et sur ce dernier point, nous avons besoin de vous, les consommacteurs !!
Pour finir, une vidéo canadienne hilarante pour inciter à consommer local - merci à Gilles de Regina pour le partage !