27 Septembre 2019
Nous sommes allés voir « Au Nom de la Terre », un film d’Edouard Bergeon.
C’est l’histoire de Pierre Jarjeau, qui, à 25 ans, choisit de revenir sur les terres de sa famille.
Il y est question du suicide dans le monde agricole.
Chaque jour, 1 paysan, en France, se donne la mort. Aucun métier n'est plus exposé à ce fléau.
Le sujet y est abordé frontalement, mais non moins intelligemment. L’évolution du monde agricole depuis les années 1950 jusqu’aux années 1990, et l’engrenage dans lequel il est entré (on l’a fait entrer.. !) est bien décrit - ce qui rapproche ce film d'un véritable documentaire. On y voit Pierre Jarjeau, se faire séduire puis happer par l’agro-industrie. Seul petit bémol du film – le personnage principal s’engage dans un système intégré (poulailler), et on pourrait avoir l’impression d’une extrême simplification de son travail.
Il était important pour nous d’aller voir ce film, qui parle de notre métier, de notre milieu, dans lequel les sujets du suicide, de la dépression sont trop souvent tabou. Où on parle trop peu, à cœur ouvert, de nos difficultés au quotidien.
Nous souhaitons remercier sincèrement le réalisateur, pour son courage – car il s’agit de l’histoire de son propre père. Même si ce sujet est éminemment politique, il réussit à ne jamais s'engager sur ce terrain, en toute bienveillance - une prouesse.
Bravo à Guillaume Canet, Veerle Baetens, Anthony Bajon et à l’ensemble des acteurs pour la sincérité de leur jeu, et pour leur engagement.
Nous pourrions en parler longtemps… mais allez le voir et parlons-en ensemble, parlez-en autour de vous. Ce film ne peut qu’aider à délier les langues et à redonner du sens à notre beau métier.